Poncher, Jean

Issu d’une illustre famille tourangelle, Jean Poncher commença sa carrière à la boutique de l’argenterie. Travaillant tout d’abord en étroite collaboration avec Jacques de Beaune dont il fut le principal associé, il prit par la suite la tête de l’affaire à la fin de l’année 1491 après le départ de Jacques. Dans l’incapacité de gérer seule cette vaste entreprise, il s’associa à Regnault Briçonnet, Macé Binet et Martin Fame, avec qui il était en famille. La compagnie fut officiellement montée le 1er octobre 1493 avec un capital de 90 000 livres, mais le succès fut de courte durée. Dès 1493, Jean se retrouva à nouveau seul à la tête de la boutique de l’argenterie. Déjà débiteur de la boutique, la guerre d’Italie vint peser encore un peu plus sur les finances royales qui se retrouva avec une dette de plus de 200 000 livres. Charles VIII mourut au moment où il s’apprêtait à verser un premier paiement pour rembourser en partie sa dette. Son successeur, Louis XII, refusa quant à lui de procéder au versement promis. À court de liquidité, la compagnie s’acheva le 12 avril 1499 par sa mise en liquidation. Jean Poncher dut essayer seul le mécontentement des créanciers de l’affaire et fut condamné pour dette à une peine de prison [Chevalier, 1983, p. 188-190]. Il sut cependant rebondir puisqu’on le retrouve à nouveau au service des finances royales en qualité de trésorier des guerres dès 1505 [Anselme de Saint-Marie, 1730, p. 450]. La position de son frère Étienne en tant que maître des comptes de Louis XII à partir de 1498 joua peut-être un rôle [Chalmel, 1828, p. 392]. En 1522, il racheta à Henri Bohier sa charge de trésorier de Languedoc [Spont, 1895, p. 190].

Jean Poncher était bien installé à Tours et bénéficiait d’un vaste réseau familial bien ancré dans la cité et au service de la couronne. Il pouvait ainsi compter sur le soutien des Briçonnet dont il avait épousé l’une des femmes, des Binet et des De Beaune notamment. Suivant la tradition des grandes familles tourangelles, il s’impliqua dans la vie locale de la cité et fut élu maire en 1502.

Il possédait une maison Grand-Rue, située face à l’église Saint-Saturnin, comme l’atteste un acte de 1503 [Renumar, 24 janvier 1503]. Cependant, ses relations avec ces familles lui portèrent également préjudice. Il fut entraîné dans la chute de son parent Jacques de Beaune. Proche du surintendant et occupant lui aussi une charge de trésorier, il fut lui aussi reconnu coupable de malversations et le roi lui réclama 250 000 livres. Il finit par être lui aussi condamné à la pendaison en 1535 [Spont, 1895, p. 276-277].

 

Bibliographie

Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne, de la Maison du Roy et des anciens barons du royaume…, Tome VI, Paris, La compagnie des libraires associés, 1730.
Chalmel Jean Louis, Histoire de Touraine, depuis la conquête des Gaules par les romains jusqu’à l’année 1790 ; suivie du dictionnaire biographique de tous les hommes célèbres nés dans cette province. Tome IV, Paris-Tours, H. Fournier-Mame et Moisy, 1828.
Chevalier Bernard, Tours ville royale, 1356-1520, Chambray, C.L.D., 1983.
Spont Alfred, Semblançay (?-1527). La bourgeoisie financière au début du XVIe siècle, Paris, Hachette et Cie, 1895.


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